dimanche 19 mai 2013

Australie : Red Center



Samedi 4 mai, je prends l’avion pour Alice Springs. Vu du ciel, c’est assez incroyable, pendant plus de 2 heures, le paysage ne change pas, rien d’autre que la terre rouge (jeune-marron de temps en temps) de l’outback n’est visible depuis le hublot de l’avion.


Alice Springs (environ 20 000 habitants) est la deuxième ville du territoire du Nord après Darwin et se situe au cœur des terres, en plein désert, à 1 500 kilomètres de Darwin et à 1 532 kilomètres d'Adélaïde.  Les aborigènes représentent 17 % de la population de la ville et 29 % du Territoire du Nord. C'est Charles Todd qui dirigea la mise en place du télégraphe entre Darwin et Adelaïde qui nomma ainsi le lieu, en hommage à sa femme Alice. J’arrive donc à Alice Springs  en début d’après-midi. J’ai 6 jours pour découvrir les environs. Après une après-midi organisation / découverte des lieux (comme toujours quand j’arrive dans un nouvel endroit), mon petit programme se met en place. L’auberge est super sympa (Annie’s place), avec piscine, bar et équipe chaleureuse.



Elle organise également le classique « 3 days tour » à Kings Canyon – Uluru. Je décide de partir avec eux, le tour est prévu du mercredi au vendredi. En attendant, je pars le dimanche à un Festival de musique avec 2 françaises,  une allemande et un australien, qui nous emmène en voiture (1 heure de route environ). On fait un court stop en chemin, Daniel, ancien guide dans l’outback en profite pour nous faire découvrir le coin. On passe une agréable journée en plein air (il fait chaud) ; il y a 2 scènes, une avec principalement des DJs (musique dub - reggae) et une petite scène avec des groupes divers (plus mon truc déjà).




Vers 18 heures, tout le monde grimpe sur la colline pour assister au coucher du soleil, c’est plutôt sympa. Au retour (vers minuit), Daniel roule lentement car les accidents de nuit avec les kangourous sont très fréquents dans l’outback. Deux allemands rencontrés à l’hôtel  le matin même ont dû abandonner leur voiture dans le désert (inutilisable après les 2 tonneaux – ils ont été chanceux, ils n’ont pas été blessés) après avoir heurté un kangourou en pleine journée (ce qui est déjà plus rare). Nous roulons donc tranquillement vers Alice Springs à environ 60-70 km/h, et après 30 minutes de route, 2 kangourous géants traversent la route juste devant nous (imaginez la montée d’adrénaline). Daniel nous dit plus tard que l’un des 2 kangourous était vraiment grand, peut-être l’un des plus gros qu’il ait vu. Quelques minutes après, nous en voyons un plus petit sur le côté de la route. Heureusement pour nous, tout se passe bien, mais je ne serais pas tranquille tant que nous ne serons pas arrivés à l’auberge.
Le lendemain, c’est jour férié en Australie (l’équivalent de notre 1er mai), et il y a un défilé dans les rues d’Alice Springs. Je pars donc en ville, assister au défilé (quelques belles voitures anciennes), puis je visite les différentes galeries d’art aborigène du centre-ville. J’adore ! Il y a vraiment des peintures magnifiques, mais les prix ne sont pas donnés (d’une centaine de dollars pour la plus petite peinture, à 3000-4000 dollars voir plus pour les plus grandes).  L'art est un élément clé dans la culture aborigène. Il est toujours lié à un territoire (itinéraire, site, grotte, point d'eau…). Les Aborigènes célèbrent, chantent, dansent, miment et peignent (ce que nous appelons « art » mais qui pour eux est d'abord spiritualité) pour actualiser l'esprit ancestral créateur du lieu (au sens topographique) et présentifier, réactiver cette énergie créatrice. En ce sens, célébrer, peindre ou chanter un territoire marque la propriété d'un clan ou d'une personne. L’après-midi, je me repose et profite de la piscine de l’auberge.



Mardi, j’ai réservé un tour d’une journée pour aller visiter les « West Macdonnell Ranges ». Les « MacDonnell Ranges » forment une longue chaîne de montagnes vieille de 800 millions d'années, orientée est-ouest (644 km). Elle sépare Alice Springs en deux et est percée à cet endroit par la trouée d'Heavitree. Le groupe est très sympa et le guide intéressant. Nous nous arrêtons successivement à Simpsons gap (brèche de Simpsons) où nous voyons 2 wallabies (le wallaby est un  nom donné à un ensemble de marsupiaux semblables à des kangourous de petite taille), Standley Chasm (gouffre de Standley), Ochre Pits (les ocres, principalement jaune, blanc et brun-rouge étaient utilisées par les aborigènes pour la peinture), Ormiston Gorge, Glen Helen Gorge, et Birthday Waterhole où Linda, Michelle (2 sœurs australiennes très énergiques !), JP (un lyonnais !) et moi prenons un petit bain (rapide car l’eau est froide !).



De retour à Alice Springs vers 18h, nous nous donnons rendez-vous pour prendre un verre pour l’anniversaire de JP. Du coup ils viennent à Annie’s place (pratique pour moi !) et on passe une soirée bien sympathique autour d’une bière. Le lendemain, mercredi 8 mai, levé 5h pour un départ à 6h pour notre circuit de 3jours dans le cœur du Red Center. Nous sommes un groupe de 18 et notre guide, Angus, a l’air plutôt bien. Première pause après environ 1 heure de route dans une « Camel Farm ». L’Australie est le seul pays au monde à abriter des chameaux (dromadaires) sauvages. Ils ont été importés en Australie au milieu de 19e siècle par des explorateurs qui avaient besoin d'un moyen de transport robuste pour cartographier les zones arides de l'intérieur du pays. Une fois leur tâche terminée, ces pionniers ont laissé les animaux en liberté et on compte aujourd'hui plus de 500 000 chameaux à l'état sauvage dans le bush australien.


Nous arrivons à Kings Canyon vers 12h. Kings Canyon est un canyon situé dans le parc national de Warrtaka, et  se trouve à l'extrémité Ouest de la chaîne de montagne George Gill Range, à 323 km au Sud-Ouest de Alice Springs, à 310 km au nord d'Uluru (Ayers Rock). Nous partons faire le Rim Walk, randonnée de 3 heures environ  qui passe au sommet des falaises. C’est magnifique ! Angus nous apprends plein de choses sur la flore et la formation géologique du canyon.



Vers 16h, nous reprenons la route en direction de notre campement, où nous arrivons vers 18 heures. Au menu ce soir, barbecue avec viande de chameau (excellent). Après une courte soirée autour du feu, nous nous endormons dans notre « Swag » (sorte de sac étanche avec matelas intégré, dans lequel on glisse notre sac de couchage pour être à l’abris du froid et de l’humidité), les yeux rivés vers le ciel étoilé de l’outback. Première nuit à la belle étoile pour moi depuis fort longtemps, et c’est plutôt cool !



Le lendemain matin, levé 5h, départ 6h en direction du parc national de Uluru / Kata Tjuta. Nous nous arrêtons en chemin pour observer le lever du soleil et nous découvrons pour la première fois "Ayers Rock" (Uluru).



Ce parc, qui s’appelait autrefois parc national d’Uluru (Ayers Rock-Mont Olga), présente des formations géologiques spectaculaires qui dominent la vaste plaine sableuse du centre de l’Australie. L’immense monolithe d’Uluru et les dômes rocheux de Kata Tjuta, à l’ouest d’Uluru, font partie intégrante du système de croyances traditionnelles de l’une des plus anciennes sociétés humaines du monde. Les propriétaires traditionnels d’Uluru-Kata Tjuta appartiennent au peuple aborigène des Anangu. Nous commençons notre visite du parc par une ballade dans la « valley of the winds » à Kata Tjuta. Le Kata Tjuta se compose de 36 dômes rocheux escarpés en faible pente, formés de conglomérat du mont Currie, composé phénocristaux, de granite et de gneiss. Les formations rocheuses du Kata Tjuta présentent généralement, au milieu d'un paysage de vallées encaissées, un sommet hémisphérique, des parois presque verticales, et ont été exposées aux mêmes phénomènes géologiques que celles d'Uluru.



L’après-midi, nous nous rendons à Uluru, situé à 32km de Kata Tjuta, où nous faisons une petite balade de 1 heure environ avant d’aller voir le coucher du soleil (avec apéritif au champagne SVP ! – heu enfin disons plutôt vin pétillant). Le monolithe d'Uluru est formé de grès dur qui a été exposé aux plissements et aux affaissements, ainsi qu'à l'érosion des roches environnantes. Sa circonférence à la base est de 9,4 km pour une hauteur de 348m. Il présente des pentes faiblement inclinées, jusqu'à 80°, et un sommet relativement plat. Les principales surfaces exposées de la roche montrent une érosion en feuilles épaisses de 1 à 3 m, parallèles à la surface actuelle, en cours de délitement, de profondes fissures parallèles, qui courent à partir du sommet et le long des flancs du monolithe, ainsi que de nombreuses cavernes, rentrants et surplombs à sa base, formés par la dégradation chimique et par l'érosion provoquée par les vents de sable.



Le soir, idem que la veille, barbecue et soirée autour du feu sous les étoiles. Le lendemain, levé 5h pour le lever du soleil (et oui, encore), puis nous partons de bonne heure pour faire le tour de Uluru (2 heures de ballades environ). Pour ceux qui le veulent, il y a aussi l’option « ascension de Uluru » mais personne ne fait le choix de le grimper. En effet, le rocher d’Uluru est un endroit sacré pour les aborigènes et tout est fait ici pour dissuader les gens de faire l’ascension, par respect pour le peuple aborigène dans un premier temps, mais également pour une question de sécurité (l’ascension est dangereuse) et d’environnement. Je ne sais trop quoi penser car pour une question d’argent, ils laissent libre l’accès par peur que les touristes ne viennent plus (en particulier les japonais qui tiennent absolument à grimper Uluru). Aujourd’hui, entre 60 et 70% des visiteurs font l’ascension et le parc national dit qu’il fermerait l’accès lorsque moins de 50% des gens feront l’ascension. Après notre ballade, nous rentrons au campement pour déjeuner avant de reprendre la route pour Alice Springs où nous arrivons à 17h. Très belle aventure dans le Red Center, avec un guide très sympa et très professionnel et des paysages fabuleux !




Lien vers les photos :
https://plus.google.com/photos/116082462808399450718/albums/5879813029032449425?authkey=CLWrtNTV6vaRZQ
 

4 commentaires:

  1. les photos sont vraiment super...tu as utilisé photoshop non ? ;) xx

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  2. ouais, je confirme, ça fait rêver

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  3. Merci les amis pour vos messages !! Et oui, c'est vrai que ça fait rêver... Et je vous envoie de nouvelles photos, pas rouges cette fois, plutôt vertes et bleues ;-). Bises!

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