jeudi 19 décembre 2013

Cambodge



Jeudi 5 Décembre, après 2 belles semaines au Laos, j’entame mes 2 dernières semaines de ce fabuleux voyage. C’est un avion qui m’emmène au Cambodge, et les paysages vus depuis le ciel sont magnifiques : Luang Prabang et les montagnes du Nord du Laos, le Mékong et les 1000 îles du Sud du pays, puis le lac Tonlé Sap juste avant l’atterrissage.

J'arrive à Siem Reap, ville située à quelques km seulement du célèbre site d’Angkor Wat, glorieuse capitale Khmer fondée au 9è siècle. D’après une équipe d’archéologues, l’ensemble s’étendait sur près de 3000km2 et aurait comporté 800 000 habitants. Aujourd’hui, l’Unesco a délimité le site à 400km2 et 287 temples ont été recensés dans la région d’Angkor.
Je décide de prendre le pass 3 jours, et je pars le lendemain pour mon premier jour de visite, en tuk-tuk, avec Nicholas (un québécois). Nous avons un guide, qui nous accompagnera dans les 3 principaux temples du « petit circuit ».
Nous commençons par la visite d’Angkor Wat, après le lever du soleil (un peu comme à Koh Phi Phi, joli si l’on fait abstraction de la foule !).



Angkor Wat est le plus grand temple et le plus connu, c’est aussi devenu le symbole du pays. Sa construction commencée au 12è siècle a duré 37ans, et est entièrement dédié à Vishnou (dieu suprême de l’hindouisme). C’est l’un des temples où les bas-reliefs ont été les mieux conservés, et parmi les plus beaux d’Angkor.



Nous poursuivons la visite par le Bayon, implanté au cœur de l’ancienne capitale royale d’Angkor Thom. Construit à la fin du 12è siècle, il comportait 54 tours (plus que 37 aujourd’hui) représentant les 54 provinces de l’empire Khmer. Elles sont chacune ornées de 4 visages censés illustrer les 4 vertus de Bouddha.



Nous terminons notre demi-journée par la visite du temple Ta Phrom, peu restauré et envahie par la jungle, ce qui fait tout son charme ! Malgré la foule, il faut le reconnaître, la visite d’Angkor Wat vaut largement le détour.


Vers 13h, nous rentrons à l’auberge après presque 7 heures de visites ! L’après-midi, je reprends des forces pour le lendemain ! Le soir, nous sortons manger avec quelques personnes de la guesthouse, dans la fameuse « Pub Street » où se concentrent dizaines de bars et restaurants pour les touristes (un peu bizarre pour moi de voir un endroit comme celui-là au Cambodge, mais il faut bien accueillir les 2 millions de visiteurs annuels !).
Pour mon 2è jour de visite, je repars en compagnie de Nicholas, pour visiter quelques temples du « grand circuit ». Pour commencer, visite du Baphuon, situé à côté du Bayon, l’un des plus grands édifices religieux du Cambodge. Haute pyramide de style architectural khmer, elle a subi d’importants travaux de restauration, démarrés en 1995 et terminés il y a quelques années seulement.


Ensuite le Preah Khan, ville antique disparue, de plus de 50 ha, entourée de douves et aujourd’hui envahie par la végétation (plutôt joli et beaucoup moins touristique que le Ta Phrom !).



Après une pause déjeuner, on repart pour nos 2 derniers temples, plutôt similaires dans le style et de la même époque (10è siècle) : le Mébon oriental, comprenant dans l’enceinte 4 tours en quinconce, et le Pre Rup, imposante pyramide de brique sur plusieurs niveaux. Les couleurs sont mises en valeur par la lumière de fin d’après-midi, c’est vraiment très joli. Mais encore une fois, du monde (trop de monde) pour le coucher du soleil.



Pour mon 3è jour, une fille Suisse de mon dortoir réussi à me convaincre de l’accompagner au « Beng Mealea », temple situé à environ 60km de Siem Reap. Après environ 2 heures de tuk-tuk (balade très agréable), nous atteignons le site vers 12h. Beng Mealea était à la fois une ville et un sanctuaire, fondé au 12è siècle. On n’en sait pas beaucoup plus, si ce n’est que son style est proche d’Angkor Wat. Encore peu visité et entièrement entouré de végétation, ce site est vraiment impressionnant, et je ne regrette pas d’être venue ! Peut-être finalement mon préféré !





Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons pour visiter les temples du groupe de Roluos, datant de la fin du 9è siècle (donc préangkorien). Ses constructions témoignent des débuts de l’architecture et de la sculpture khmères. Pas mal, mais loin d’être parmi mes favoris !

Le lendemain, je pars me balader en vélo dans les environs, il parait que c’est très joli. J’avais prévu initialement de visiter l’un des villages flottants situé non loin de Siem Reap, mais j’ai finalement opté pour rejoindre Battambang (ma prochaine destination) en bateau, et la fille de la réception m’a dit qu’on les verrait en chemin. Après un rapide tour au centre-ville, je pars en direction du lac Tonlé Sap, en longeant la rivière. Une fois sortie du village, des rizières verdoyantes et champs de lotus s’étendent à perte de vue (ou presque), c’est très chouette.



Tonlé Sap : quelques explications
Le Tonlé Sap est le plus grand lac d’Asie du Sud-Est et la mère nourricière du Cambodge. Il multiplie sa surface par 4 et sa profondeur par 10 en période de mousson, grâce au phénomène des vases communicants : le Mékong en crue atteignant un niveau supérieur à celui du lac, il force le courant de la rivière Tonlé Sap à s’inverser pour aller remplir le lac en amont. Cette véritable mer intérieure est également l’une des plus poissonneuses du monde, et fournit des ressources dont dépendent près de 3 millions de Cambodgiens, qui pêchent jusqu’à 400 000 tonnes de poissons / an. En saison sèche, l’eau laisse assez de sédiments derrière elle pour fertiliser la terre et permettre une activité agricole, essentiellement du riz (jusqu’à 3 récoltes / an au lieu de 2 dans le reste du pays).

Alors que je prends un petit chemin de terre un peu avant le village flottant de Chong Khneas, je rencontre Dien, un jeune Cambodgien en train de pêcher. Il me propose pour 2$ de m’emmener au sommet de la petite colline avec sa moto. J’hésite, puis j’accepte, il a l’air gentil et souhaite pratiquer un peu son anglais. Après avoir déposé mon vélo dans sa petite cabane, nous partons vers le village, puis vers la colline.



En route, il me dit qu’il faut le pass du site d’Angkor pour pouvoir aller jusqu’au sommet où se trouve un temple ; mais le mien est périmé puisque j’ai déjà fait mes 3 jours de visite. Il me suffit finalement de donner 2$ au policier chargé de garder l’entrée pour pouvoir passer, et ça valait la peine : personne la haut, et une vue magnifique à 360° sur le lac et les villages environnants. On voit des bateaux revenir de la pêche, et on distingue parfaitement les endroits où les rizières ont remplacé les eaux du lac, en ce début de saison sèche. Je passe 2-3 heures en compagnie de Dien, à parler de son pays (entre autre).



De retour dans son petit village (en fait quelques maisons au bord de la route), je distribue aux enfants quelques gaufrettes achetées au supermarché ; ils n’en demandent pas plus et semblent déjà tellement heureux et reconnaissants, c’est un vrai bonheur de recevoir leur sourire en retour. Je rentre ensuite à Siem Reap avant le coucher du soleil par une piste de terre que m’a indiqué Dien (raccourci) ; c’est magnifique ! (bien qu’un peu poussiéreux).


Le soir, je pars faire un tour au vieux marché et marché de nuit pour acheter quelques souvenirs. Je me laisse même tenter par un « foot massage » à 2$, avec en prime l’histoire d’Angkor Wat sur grand écran. Que demander de plus ?

Le lendemain, je prends le bateau à 8heures, direction Battambang. C’est un petit bateau, avec de simples sièges e bois (et mon dieu que le moteur est bruyant !), mais les paysages traversés, avec les villages de pêcheurs, compensent largement le côté inconfortable du voyage ! Sans doute une de mes plus belles journée en Asie !






Nous arrivons à Battambang vers 15h. Deuxième ville du pays, Battambang  est une ancienne capitale fondée au 11è siècle et qui doit son architecture à l’époque coloniale. Je fais la connaissance de Carolin dans mon dortoir (une allemande), et nous partons faire un tour dans la ville en fin d’après-midi. Le soir, nous faisons la connaissance de Beth (une anglaise), et c’est toutes les 3 que nous partons en excursion le lendemain pour visiter les environs, en tuk-tuk. Nous commençons par le Bamboo Train. Ancienne voie ferroviaire coupée par les khmers rouges, elle n’a jamais été remise en service en raison de sa vétusté et les habitants  ont alors eu l’idée d’en exploiter un court tronçon à des fins locales. Aujourd’hui, évidemment, elle est devenue une attraction touristique très populaire. Circulant sur une voie unique à double sens, il s’agit en fait de petites plates-formes de bamboo avec un moteur de style tondeuse raccordé à l’essieu arrière par une petite courroie. Plutôt fun il faut le dire ! (petite vidéo disponible si vous suivez le lien!).


Ensuite, après un petit tour dans l’arrière-pays, nous nous arrêtons pour une dégustation de boissons locales (vin, jus de fruits (raisin, gingembre) et alcool de riz), puis nous visitons le temple « Wat Banan », situé au sommet d’une petite colline qu’on gravit par un grand escalier.



Nous terminons la journée par la visite du site de Phnom Sampeu, une petite montagne cachant plusieurs grottes et au sommet de laquelle se trouve un temple, avec un grand bouddha doré. Dans ces grottes, les khmers rouges assassinèrent au moins 10 000 personnes (les prisonniers étaient précipités depuis un trou au haut de la caverne). Mais l'attraction principale de Phnom Sampeu, se sont les quelques millions de chauves-souris qui sortent en masse de l’une des grottes au coucher du soleil pour aller chercher de la nourriture dans les champs. Le spectacle est vraiment impressionnant ! (également une vidéo disponible!). Vers 18h, notre tuk-tuk driver nous ramène à l’hôtel, où nous réservons avec Carolin notre bus pour Phnom Penh le lendemain matin.


Nous arrivons à Phnom Penh vers 14h.La capitale du Cambodge, qui était surnommée « la perle de l’Asie du Sud-Est » à l’époque coloniale n’a retrouvé son calme qu’à la fin des années 90, après une histoire mouvementée (déportation de 2,5 millions d’habitants en 1975 par les khmers rouges, pillage par les révolutionnaires, puis les vietnamiens, puis attentats, manifestations après le départ des autorités des nations-Unis en 1993). Aujourd’hui, c’est une ville de 1,5 millions d’habitants, vivante et cosmopolite, avec quelques beaux édifices et la belle promenade le long des berges du Mékong. Une fois nos sacs déposés à l’auberge, nous partons à la découverte de la ville. Après avoir longé le Palais Royal, nous rejoignons le quai Sisowath. En cette fin d’après-midi, il y a du monde qui se promène, des gens qui font de l’exercice, la balade est vraiment agréable.



Après la visite d’un marché très animé (difficile de marcher entre piétons, scooters et étalages de fruits et légumes), nous poursuivons jusqu’au Wat Phnom, temple situé au sommet d’une mini-colline ; à côté, un grand stûpa abritant les cendres du roi fondateur de la ville. C’est un bon petit aperçu que nous avons déjà de la ville, avec cette circulation incessante et infernale, ses petits marchés bondés, les stands de rue qui se multiplient en fin d’après-midi, et les habitants qui viennent respirer un peu le long des berges en fin de journée.



Le soir, nous partons manger dans un petit restaurant situé à quelques blocs de l’auberge, mon plat (pumkin-curry) est un délice ! Sur le retour, alors que nous traversons la grande avenue (à l’arrache comme toujours car pas de feux tricolores ici), Carolin est victime d’un « vol à l’arrachée ». La moto roulait si vite que ça s’est passé en quelques secondes à peine. Il s’agissait en fait d’une deuxième tentative (1ère tentative râtée sur le chemin aller) – je soupçonne fortement qu’il s’agissait en fait de la même personne. Le lendemain matin, j’accompagne du coup Carolin au poste de police pour la déclaration de vol. Notre tuk-tuk driver qui parle bien anglais nous aide et nous obtenons les papiers assez rapidement (mais il lui faut laisser un bakchich de 10 euros – c’est comme ça au Cambodge nous dit-on). Ensuite, pas grand-chose à faire que d’attendre des nouvelles de ses parents pour savoir comment elle peut récupérer de l’argent (son unique CB était dans le sac, ainsi que iphone, caméra, et tout son argent liquide).
Nous partons donc visiter le musée du crime génocidaire et le camp d’extermination de Choeung Ek, pour en savoir un peu plus sur la tragédie qu’a subit le Cambodge. Le musée, ancien lycée devient d’avril 1975 à janvier 1979 la prison la plus terrifiante du Cambodge des khmers rouges. Près de 15 000 personnes y passent, subissant les pires tortures (si bien que les corps étaient parfois méconnaissables) avant d’être achevées dans le camp d’extermination. Les khmers y enferment tous les opposants supposés au régime, pour n’importe quel motif (valable ou non) et sans distinction d’âge : femmes, enfants et parfois même des familles entières. Les prisonniers (survivants) étaient ensuite transportés en camion jusqu’au camp d’extermination où ils étaient liquidés. Comme les balles coûtaient cher, les bourreaux les tuaient en les frappant à la tête avec divers « outils » (pour les bébés, on leur fracassait la tête contre un tronc d’arbre). En tout, on estime entre 2 et 3 millions de victimes de ce terrible génocide (sur une population à l’époque d’environ 8 millions d’habitants). Et oui, assez terrifiant!

 Cellules privatives en bois dans la prison surnommée S21

Chaque prisonnier était photographié à son arrivée, et également après torture

Le lendemain matin, je quitte Phnom Penh pour le Sud du Cambodge ; je n’ai pas trop envie de m’éterniser en ville, alors qu’il ne me reste que quelques jours. J’arrive donc à Kep en début d’après-midi, petite station balnéaire tranquille. Le soir pour le diner, je retrouve David, un collègue de sanofi parti en tour du monde au mois de Septembre avec sa copine ; que le monde est petit !
Le lendemain, je pars en excursion à la journée sur l’île Tonsay, pour un peu de farniente et visiter les quelques villages de pêcheurs. Kep est réputée pour la pêche aux crabes, et on peut en manger partout pour quelques dollars.





Le lendemain, je pars en «moto dop » (ou plutôt scooter taxi) visiter les environs : plantations de poivre (le poivre de la région – poivre de Kampot – est considéré comme l’un des meilleurs poivre du monde et est souvent utilisé par les meilleurs cuisiniers), marais salants, plage de Angkoul et son pittoresque village de pêcheurs. En fin d’après-midi, je pars voir le marché aux crabes, et j’en achète 3 petits pour mon dîner. La dame va directement les chercher dans le panier de pêche et me le fait cuire pour 50 centimes. J’en profite pour admirer le coucher du soleil.





Mardi, je me rends à Kampot, petit ville située à seulement une trentaine de km de Kep, pour visiter les environs à vélo. J’arrive vers 9h, mais il pleut fort, donc j’annule mon excursion vélo, et je me contente d’aller au marché. Pas grand-chose d’autre à faire dans cette petite ville, surtout réputée pour son poivre.

Mercredi 18 Décembre (la fin se rapproche !), je prends un minivan en direction de Koh Kong, petite ville située à quelques km de la frontière thaïlandaise. Le trajet est une aventure en soi : 24 personnes dans un minivan de 15 places, et des bagages qui dépassent du coffre d’un bon mètre (dont une petite moto !) et un trajet d’environ 5 heures. Le paysage dans cette partie du Cambodge est différent de tout ce que j’ai pu voir avant : plus de rizières, mais des petites montagnes couvertes de forêts, qui s’étendent à perte de vue (montagnes des cardamones).


En arrivant à Koh Kong, on aperçoit au loin la mer, la rivière et ses mangroves. La région a l’air plutôt jolie, je décide de rester 1 journée ici avant de rentrer à Bangkok et je réserve une excursion pour le lendemain pour aller sur l’île de Koh Kong. Nous partons à 8h, et c’est seulement après 2h30 de navigation (dont 1 heure à longer l’île qui est immense) que nous arrivons sur une petite plage déserte. Nous restons ici quelques heures ; au programme : snorkelling, canoë, baignade, farniente ! J’ai une petite pensée pour la France et l’hiver que je vais retrouver dans moins d’une semaine. Pour le déjeuner, nous avons droit à un vrai festin : barracuda en papillote avec légumes divers, riz, pain, et fruits pour le dessert. Un délice !




Au retour, nous nous arrêtons pour voir le coucher du soleil sur la mangrove, et nous arrivons à destination de nuit, un peu après 18h. Ce fût une belle dernière journée ensoleillée au Cambodge !



Demain, direction Bangkok où je resterai une journée pour faire quelques emplettes, avant de retrouver famille et amis, à Lyon, pour les fêtes de fin d’année !


1 commentaire:

  1. un grand, grand merci sylvie de m'avoir fait partager ce long et beau périple . un grand défi aussi , mais tu a réussi et tu peux être fière de tout ce que tu as vécu . que de rencontres, de partages, de souvenirs ... que du bonheur pour toi et pour nous ! à bientôt sylvie, passes de bonnes fêtes
    marie claude

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